
Grippe espagnole: la grande tueuse
Le virus de la grippe « espagnole » a emporté en quelques mois entre 50 millions et 100 millions de personnes. Retour sur la pandémie la plus meurtrière du XXe siècle.
« J’étais en face d’une maladie terrible, jamais vue à Montréal de mémoire d’homme. […] Les malades devenaient bleus, ils ne pouvaient plus respirer. […] Il m’arrivait de voir 50 cas par jour, et parfois 4, 5 ou 6 malades dans la même famille, tous couchés ; je revenais le lendemain, et 2 ou 3 d’entre eux étaient morts. »
Ce témoignage d’horreur, recueilli en 1976 au micro de Lizette Gervais, à Radio-Canada, est celui du docteur Albert Cholette, confronté à l’épidémie de grippe de 1918 alors qu’il était tout jeune médecin à Montréal.
Son récit donne froid dans le dos : il traduit toute l’impuissance de la science face à un ennemi insaisissable, qui terrassait dans la force de l’âge des adultes qui avaient eu la chance de survivre aux combats. « Ce qui frappait, c’était la rapidité avec laquelle les gens mouraient, précise Magda Fahrni, historienne à l’Université du Québec à Montréal. On était au XXe siècle, on avait l’impression que la médecine saurait faire face à ce type de maladie. Pourtant, aucune mesure ne se montrait efficace. »
Une des pires épidémies de l’histoire
Au Québec, comme partout ailleurs, les gens tombent alors comme des mouches, fauchés par une affection qu’on compare à la peste noire. Tandis que le monde sort péniblement de quatre années de guerre, ce virus foudroyant prend le relai. Avec une mortalité de 10 à 30 fois supérieure à celle des épidémies grippales classiques, celle de 1918 est de loin l’une des pires qu’ait connues l’humanité. En quelques mois, elle fera entre 50 et 100 millions de victimes – trois fois plus que la Grande Guerre elle-même.
⤵️
[suite sur We The Culture Facebook]
Soyez le premier à commenter